La Caillère

Histoire de La Caillère

Origine du nom La Caillère. L’étymologie du terme Caillère est très discutée. La terminaison «ère» et «érié», si commune dans notre département, a le même sens, elle dérive du mot latin « aéra » qu’on traduit ordinairement en français par champs, demeures, habitations ; la première partie du  nom a une signification inconnue, d’autant plus qu’il a été écrit de diverses manières : Caillera, Caylleria, Callereria (ces noms dérivant du mot celte « cail » qui signifie : Bois. On peut voir aussi dans le radical d’origine Call qui signifie pierre ou caillis (latin) d’où les termes : caillou – chilou – cailleret. C’est cette dernière hypothèse qui est retenue aujourd’hui.
Le pays des fruits. La Caillère était le centre d’un grand commerce de fruits, du à la nature de son sol. Quelques communes voisines, notamment Saint Hilaire du  Bois, la Jaudonnière, Thouarsais-Bouildroux, Saint Sulpice en Pareds participent à cette fécondité.

Cette abondance de fruits avait créé à la Caillère et au bocage alentourune réputation qui n’était pas surfaite. Les fruits tels que les cerises et les poires étaient vendues dans toute la France et exportés en Angleterre et en Russie. Il est à noter que le nom des habitants de la commune, les Caillerots, est aussi le nom donné aux marchands de fruits. Au milieu du 20ème siècle, sous l’impulsion de Monsieur René TAPON, l’activité fruitière est passée du stade de revenu complémentaire pour les exploitations à celui de la spécialisation et d’activité à part entière en faisant des sélections d’espèces, en organisant le syndicat des producteurs de fruits.

Seigneuries et Révolution. La commune de la Caillère comptait plusieurs Seigneuries. De l’ancien château du XIIIème Siècle, il ne subsiste qu’une tour, dite la tour de Rabasteau  du nom d’un des derniers possesseurs. Il y eut un  prieuré qui serait l’actuel bâtiment connu sous le  nom de Logis. Il existait déjà en 1305, lorsqu’il était visité par les délégués de l’archevêque de Bordeaux.

Il nous a été impossible de retrouver la date à laquelle le prieuré cessa d’être la demeure des moines. Il est certain qu’à la fin du XVIème siècle, le Prieuré était devenu une huguenotière et les historiens font mention d’une bagarre qui éclata, au moment de l’Edit de Nantes (1598), entre protestants et catholiques et coûta la vie à l’un des combattants.

Delhommeau

Pendant la Révolution et jusqu’en 1800, la Caillère fut chef-lieu de Canton comme le prouvent les registres des délibérations du Conseil Cantonal de l’an IV, la correspondance du Commissaire Cantonal de la Caillère déposée aux archives de la Vendée et de nombreux actes de cette époque, qui donnent les noms des juges de paix, huissiers et notaires du Canton.
Voici les communes qui faisaient partie du canton de avec la Caillère : Saint Hilaire du Bois, Bouildroux, Thouarsais, Saint Sulpice Sous Vouvant, Cezais, Saint Cyr des Gâts et Saint Laurent de la Salle.

Léglise de la Caillère. L’église primitive daterait des XIè et XIIè Siècles. Elle fut brûlée et détruite au XVIè Siècle, vers 1562 par les protestants. Les traces de l’incendie ont été retrouvées lors de la restauration de 1889. La tradition locale nous la représente abandonnée à ciel ouverte, pendant 35 ans de sorte que lors de la restauration de 1889, elle portait encore les traces verdâtres de la pluie découlant le longs des murs et des colonnes rongées par le salpêtre et l’humidité.
Au moment de la Révolution, le commissaire de la République voulait en faire un temple décadaire. Son état de délabrement la sauva. Le commissaire écrivit à l’administration :

La cy-devant église de la Caillère serait très propre à faire le temple de la réunion décadaire : c’est un vaisseau énorme, mais qui n’a presque pas de couverture, ni vitres, ni fenêtres. Il serait à propos que le département enverrait un entrepreneur pour faire un devis. Le chœur serait assez vaste pour les assemblées du canton… La place n’est pas tenable : nous sommes plus exposés au frimas et injures de l’air que sous les halles

Ducroq, II frimaire, an VII